Il était une fois dans un pays fort fort lointain, une jeune fille d'une grande innocence. Biche aux pieds agiles, rien ne pourrait égaler sa douceur et chacun était certain de sa pureté virginale. Un beau matin, la jeune fille sortit de sa noble demeure, une robe blanche glissant sur les pavés et la rosée des jardins. Dans les ruelles bercées par les matines, elle salua d'un tendre sourire les villageois.
« Que te rend-il d'humeur si charmante ? », s'enquit-on.
« Je m'en vais au palais des cieux pour le bal. »
« Comptes-tu danser ? », demanda t-on.
La jeune fille rit et son rire avait des teintes de verre en cristal :
« Ho ciel, je n'oserais point. On raconte que les étoiles descendent des nuages pour accompagner le prince du Soleil pour un jour et une nuit. Je ne souhaite que les admirer de loin. »
Elle sortit du village et sur ses talons les voix la prévenaient :
« Prends garde au loup qui rôde dans les bois ! Prends garde au loup ! », mais sourde par sa joie, elle ne les entendit pas.
Cheminant de-ci delà, la demoiselle chantonnait, les yeux brillants. Les arbres courbaient leurs bourgeons d'or vers elle, parsemant sa silhouette de reflet d'automne. C'est alors qu'une pensée la fit s'arrêter au bord du sentier. Elle ne pouvait pas se présenter au palais sans un présent pour le jeune prince et sans attendre, elle s'accroupie, relevant ses jupes d'une main frêle pour choisir les plus belles fleurs qu'elles puissent rencontrer. A peine ses doigts effleuraient une tige qu'elle se laisser saisir. Les marguerites levèrent leurs corolles pâles et les roses des neiges écartèrent leurs ronces.
« Veuillez me pardonner, c'est un présent pour le prince du Soleil », expliquait-elle mais aucune plante ne lui en voulu.
Non loin de là, une bête à l'appétit féroce se réveilla. Elle étira ses membres, montra ses crocs et renifla le vent. Le doux parfum de la jeune fille attisa sans attendre ses papilles et, aussitôt, il partit en quête de sa proie. L'eu t-elle trouver que le loup, se dissimula derrière un arbre. Sinistre animal perfide aux sens aiguisés, il se lécha les babines.
« Quel beau festin », songea t-il. « Je m'en irais bien la dévorer toute crue. »
Néanmoins, tout vient à point à qui sait attendre et il se tint derrière son arbre.
Franchement, cette cachette était parfaite. Le parc de l'Académie spatiale était gigantesque et même si les élèves étaient nombreux, il était rare de croiser âme qui vive. Ainsi, suivre l'étudiante depuis sa maison jusqu'à sa salle de cours était d'une facilité déconcertante. Bien entendu, elle avait eu quelques doutes et s'était retournée une ou deux fois mais elle ne s'était ni enfuie ni n'avait appelé de l'aide.
Ne soyez pas idiot, je ne suis pas un stalker ! Cette fille n'est qu'une gamine ! J'enquêtais juste sur le mystère Sanchez. J'étais sûr qu'elle a envoyé des messages codés à cette étudiante.
Voilà, comment je me suis retrouvé à sa suite depuis deux semaines. Armé de mon appareil photo, je pris un cliché. Excellent... A petits pas, je poursuivais ma suspecte. 7h45. Bientôt, elle rejoindra ses amis pour assister aux cours et depuis une fenêtre, je pourrais la surveiller.
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